Pourquoi nous avons quitté le conseil du 12e arrondissement ce 12 mars 2017

Au conseil d’arrondissement du 12 mars 2018

Une fois n’est pas coutume, mes collègues Mesdames Corinne Atlan-Tapiero et Isabelle Tavaux ainsi que moi-même avons fait le choix de quitter le conseil du 12e arrondissement avant la fin.

Notre geste s’explique par l’instauration d’une atmosphère particulièrement défiante de la part de la majorité (1) et sa tentative d’instrumentaliser le conseil  du 12e arrondissement en détournant complètement son objet au profit d’attaques contre la Région (2).

1.     Un départ qui s’explique par une atmosphère hostile non justifiée

La majorité des conseils d’arrondissement de Paris se tenait le lundi précédent. Madame le maire du 12e arrondissement avait décidé souverainement de le décaler pour préserver les vacances scolaires.

Son ordre du jour était assez chargé et il commençait comme souvent par un « débat organisé ». J’emploie les guillemets car le terme « organisé » rend la notion de « débat » marginale. En réalité, après un résumé de la communication de la mairie, chaque conseiller donne sa position sur le thème choisi.

Quatre jours après la journée de la femme, le « débat organisé » du jour portait sur la communication relative à la politique d’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les violences faites aux femmes dans le 12ème arrondissement.

Dès le début, ce débat était déjà été détourné par la Ville pour attaquer la région Ile-de-France, via un vœu.

Voir ici le vœu et la réponse que j’ai formulée.

Il est normal qu’en politique les débats puissent être vifs. Toutefois, il est difficilement supportable que le ton soit systématiquement celui de la défiance voire du mépris et de l’invective sectaire. Faut-il rappeler que nous sommes bénévoles et que nous agissons dans l’intérêt commun des habitants du 12e arrondissement ?

Or ce conseil a encore été l’objet de reproches ad hominem sur l’absence d’élus à telle ou telle manifestation (où nous ne sommes même pas invités personnellement). Nous ne sommes pas des élèves qui doivent justifier de leurs absences à une maîtresse d’école! Étant pour ma part présent à la majorité des cérémonies patriotiques, il ne me viendrait pas à l’esprit de faire la liste des élus systématiquement absents.

Ce manque de respect récurrent a donc créé une atmosphère lourde injustifiée.

Certes, il est normal qu’il y ait des discussions sur nos positions concernant les autres sujets abordés dans le cadre du conseil d’arrondissement, comme le plan biodiversité (qui contenait encore la mention de la création d’une baignade dans le lac Daumesnil), l’aménagement de la cité Debergue, l’aménagement de l’esplanade Saint-Louis, le plan climat, la réforme des redevances et des règlements applicables aux activités commerciales.

Ces sujet étaient tous en lien avec l’arrondissement.

Mais nous n’avions pas à supporter des attaques qui ne concernent pas les élus d’arrondissement.

C’est une question de respect.

2.     Le refus d’être des punching ball de la majorité du 12e arrondissement contre la région

La vocation première des vœux est d’alerter l’exécutif municipal (Madame HIDALGO) sur des sujets locaux (12e arrondissement) ou d’approfondir au niveau local la politique municipale.

Or l’exécutif en détourne le sens premier pour justifier ses invectives politiques.

C’est dans ces circonstances qu’est arrivé l’examen des trois autres vœux de contestation de la politique régionale.

Les trois vœux concernés portaient sur :

  • le lycée Paul Valéry,
  • la ligne à haut niveau de service de la rive droite
  • la tarification en faveur des bénéficiaires de l’Aide médicale d’Etat.

Pour lire ces voeux et leur réponse, cliquer ici

Sur ces aspects techniques, ces vœux ne visaient en réalité qu’à remettre en cause les deux conseillers régionaux de l’opposition Madame MONTANDON et Monsieur MARGAIN qui ne pouvaient être présents, pour des raisons plus que légitimes.

De mémoire là encore, voici ce que j’ai dit.

Ne pouvant répondre à ces vœux qui feront l’objet de réponses circonstanciées au conseil de Paris, je me suis d’abord étonné du ton employé et de la raison pour laquelle cette enceinte se transformait en séance du conseil régional.

J’ai dit que cela posait un problème démocratique qui donnait la fâcheuse impression que le maire n’avait pas accepté qu’après 18 ans de mainmise de Monsieur HUCHON sur la région Ile-de-France, les Franciliens aient fait le choix d’une nouvelle équipe.

J’ai aussi demandé si ces vœux ne constituaient pas une recherche de diversion désespérée sur toutes les ingérences dont la ville de Paris fait preuve actuellement.

Or, plutôt que d’envahir les compétences régionales, je leur ai suggéré de bien s’occuper des affaires parisiennes qui ne sont, au regard de l’actualité récente sue de tous, pas gérées correctement :

  • le fiasco Vélib’ auquel Madame le maire du 12ème est loin d’être étrangère en tant que présidente du syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole;
  • les négligences juridiques qui ont amené la Ville à perdre 40 millions d’euros de redevances privées de panneaux publicitaires;
  • l’annulation de la délibération et de l’arrêté de piétonisation des berges de Seine par le tribunal administratif précisément pour des omissions et inexactitudes sur les conséquences de cette mesure en matière de polluants;
  • le festival quotidien des couacs de la privatisation des stationnements, dont l’actualité des derniers jours a révélé que les agents chargés de la verbalisation n’étaient pas assermentés ;
  • le volteface du projet de baignade dans la piscine du Lac Daumesnil avant même la clôture de l’enquête publique;
  • l’échec total des 4 plans de propreté successifs qui conduit aujourd’hui la ville de Paris à subir une invasion réellement inquiétante des rats et punaises de lit. A ce rythme, nous voudrions alerter sur l’urgence de la situation qui posera bientôt un grave problème de santé publique.

Enfin, la pollution dans notre propre arrondissement n’est pas un sujet négligeable, puisque le Parisien a révélé que le 12ème était le plus pollué des arrondissements avec une augmentation de plus de + 15% de particules fines. Mais sans doute que sur ce thème la majorité socialiste et écologiste préfère l’idéologie aux actes.

Pour l’ensemble de ces raisons, les vœux dirigés contre les élus du conseil régional sont inappropriés et nous ne cautionneront pas ces attaques à visée purement politicienne.

J’assume donc ce départ qui invitera peut-être la majorité du conseil du 12e arrondissement à recentrer son action sur ses seules compétences.

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