Mon intervention lors du Conseil du 12e arrondissement de crise – 13 mai 2020

Contrôle policier des accès à la gare de Lyon

En raison du report des municipales, certaines questions nécessitaient des décisions. Un conseil d’arrondissement spécifique a dû être organisé (en participation restreinte), qui a été l’occasion d’un débat sur la gestion de la crise sanitaire.

Voici le texte de mon intervention précédé du lien vers la vidéo du conseil dans son intégralité et (mise à jour le 5 juillet 2020) de la vidéo spécifique de ma première intervention concernant la crise sanitaire.


La vidéo de mon intervention sur la crise : des questions restées sans réponse

Le lien vers la retransmission intégrale du conseil du 13 mai 2020

https://www.mairie12.paris.fr/actualites/conseil-d-arrondissement-du-13-mai-2020-debat-sur-la-crise-sanitaire-827


Copie de mon intervention

Le Conseil d’arrondissement se réunit en mode restreint mercredi 13 mai à 9h30 en salle des fêtes de la Mairie du 12e. La séance n’étant pas ouverte au public

Je partage évidemment ce que vient d’exprimer Valérie Montandon, au nom du groupe LR.

Je vous remercie d’avoir pris l’initiative d’une minute de pensée pour les victimes. J’ajouterai les victimes directes et indirectes, du COVID, quels que soient leurs âges, et à leur proche, pour qui le deuil est d’autant plus dure à mener.

Je m’associe pleinement aussi aux remerciements vis-à-vis de tous les acteurs qui ont lutté contre les conséquences de ce coronavirus.

Je partage vos propos, Madame le maire, quand vous dites que cette crise révèle les forces et les faiblesses de nos organisations publiques. Il est de votre rôle d’en souligner les forces. Il est du nôtre, parfois, de mettre en avant les faiblesses, pour s’améliorer.

Je dis cela car certains sont tenter d’appeler à une union nationale et cela ressemble parfois à un musellement de la parole.

Donc je maintiens que nous devons garder notre esprit critique sur la crise sanitaire.

Conserver son esprit critique, c’est conserver son esprit français ; cet esprit qui n’est jamais si affuté que lorsque notre pays affronte de grande catastrophe et met tout en œuvre pour s’en relever, en gardant ses principes fondamentaux, sans oublier les plus faibles.

Cela dit, mon propos sera limité à deux sujets : la gestion des déplacements et les conséquences économiques et sociales de cette crise. 

La mobilité, tout d’abord.

Permettez-moi de vous narrer, tout d’abord, très rapidement, mon petit déplacement d’hier. Donc hier, j’ai été amené, à la même heure, à traverser Paris et j’ai privilégié le vélib’. C’est un choix car j’ai la chance d’être en bonne santé et de ne pas être trop chargé. Mais tout le monde ne peut pas utiliser le vélo, qui ne peut être la seule solution pour faire face aux restrictions des transports en commun. Et surtout, si l’offre de Vélib’ n’augmente pas à 30 000 vélos, l’échec que nous avons déjà connue, avec le changement de prestataire, risque de vite se reproduire.

J’ai donc eu la chance qu’il en restât un, en état de fonctionnement, à la station où je l’ai prise, rue de Charenton.

N’en voyant si peu, j’ai donc pensé que les rues seraient encombrées de cyclistes. Et pourtant, poursuivant mon trajet, j’ai été surpris de ne pas voir autant de cyclistes que d’habitude. J’étais même souvent le seul.

En revanche, arrivé à l’angle place du châtelet, à l’angle avec la rue de Rivoli, j’ai vu des bus bloqués et un bouchon sur le boulevard Sébastopol, que tentaient de juguler, à coup de sifflet (sans maque), quelques agents dépassés, car la rue de Rivoli était totalement bloquée à la majorité des véhicules à moteur. Et pourtant la nouvelle piste cyclable n’était pas saturée. Le désengorgement ne devait-elle pas être la priorité ?

Plutôt que bloquer des centaines d’usagers de la route, surtout ceux utilisant les transports en commun, se retrouvaient bloqués. Ils étaient déjà prisonniers de la nouvelle politique de mobilité, décidée, comme toujours, dans un bureau, sans discussion démocratique et sans que nous puissions comprendre l’étude scientifique ou technique qui aurait justifié une décision aussi rapide.

Bien pire, cette politique de mobilité vélo centré ressemble à une proposition de campagne !

Cette méthode autoritaire de décision, quand bien même elle serait motivée par la recherche du bien (comme d’ailleurs toutes les pensées autoritaires) va encore augmenter la défiance qu’ont les Français envers les décideurs politiques. Comment peut-on instrumentaliser la crise sanitaire pour chercher à imposer une vision, où il n’y aurait qu’un camp du bien. Celui qui pédale. Alors, pour m’éviter de caricaturer, quid des autres mobilités que le vélo ?

Certes j’ai vu que vous avez annoncé l’implantation de parking relais mais la pseudo concertation avec les concessionnaires de ces parkings, a tourné au vinaigre. Avez-vous envisagé un plan de circulation adapté aux nouveaux besoins de déplacements avec les communes voisines ?

Enfin, avez-vous envisagé un plan d’aide pour que les taxis et VTC puissent s’équiper de protection, en plexiglas par exemple, comme nous le proposons ?

Ce sujet des taxis me permet une transition pour aborder la question économique.

Cette crise sanitaire sans précèdent plonge déjà nombre de Parisiens dans des situations financière précaires, qui annonce inexorablement une crise sociale.

Premièrement, nous déplorons que la ville de Paris ne se soit pas mobilisée fortement pour que certains marchés alimentaires couverts et extérieurs puissent rouvrir, en sécurité, bien avant le 11 mai.

Certes le premier jour de confinement, des images de marchés parisiens bondés. On a tous vu les images de celui d’Aligre tourner en boucle sur les réseaux sociaux. Mais, dès le lendemain, les commerçants ont mis en place les mesures de distance physique et des précautions de service des produits. Ils y avaient autant d’abus dans les supérettes alentours. Pourtant, seuls les marchés ont été fermés. Il suffit de comparer le prix d’un kilo de courgette au marché d’Aligre et celui dans une chaine de grande distribution pour comprendre que ce sont les petits commerçants et les Parisiens les plus modestes qui ont été pénalisés par l’obligation de fréquenter les magasins appartenant à de grand groupe économique.

Pourquoi avoir privilégié les entreprises de grande distribution sur les petits commerçants ?

Deuxièmement, les élus de notre groupe ont demandé, depuis plusieurs jours, un plan général de soutien et de relance pour les Parisiens et pour Paris, avec une ambition d’ampleur exceptionnelle dans les domaines économiques, commerces, sociales, touristiques et culturelles.

Depuis l’annonce de ce conseil, une délibération a été rédigée pour le prochain Conseil de Paris. Les quelques mesures qu’elle comporte paraissent bien faibles là où il faudrait une stratégie exceptionnelle de relance économique et sociale générale, concertée, détaillée, opérationnelle et dotée des moyens budgétaires et matériels à la hauteur de la situation.

En toute hypothèse, au regard des pertes de revenus de la Ville et de l’ampleur des aides à envisager, il n’y a d’autres choix que de renoncer à certaines dépenses pour dégager des marges de manœuvres. D’où ma question : quelles sont les programmations d’économie immédiates que vous prévoyez ?

Envisagez-vous, par exemple :

  • Un fond municipal pour perte d’exploitations pour les établissements et commerces culturels ?
  • La mise en place pour les commerçants et artisans d’une garantie d’emprunt de la Ville pour les prêts de trésorerie en compléments des dispositifs de l’Etat ou de la Région ?
  • L’extension de l’allocation municipale de compensation de la fermeture des cantines scolaires versées par la CAF bénéficiaires des tranches tarifaires 4, 5 et 6. On pense aux parents qui ont subi une soudaine baisse de revenus, comme les indépendants, et ont perdu leurs ressources et trésorerie ou des salariés qui ont perdu leur emploi ?
  • L’exonération des loyers des locaux commerciaux gérés par les bailleurs sociaux de la Ville pour les mois de reprise d’activité (de mai-juin jusqu’à septembre inclus) et ceux, qui ont subi une perte d’exploitation du fait du confinement (période du 17 mars-11 mai et jusqu’à fin septembre) ?
  • L’abondement par la Ville de Paris du Fonds Résilience mis en place par la Région d’Ile-de-France avec la Caisse des Dépôts, les collectivités locales d’Ile-de-France et la Métropole ?

Voilà quelques remarques et suggestions, pour une action plus efficace dans les semaines qui se profilent, qui seront développés par notre groupe LR au conseil de Paris.

J’espère que des réponses nous seront apportés lors de ce débat ou dans les jours qui viennent sur les questions posées.

Je vous remercie.

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