Cette question d'habitant, qui aborde la question de la police municipale à Paris, a été posée dans "12, Le journal" n°6 de l'automne 2015.
Pourquoi la mairie se dédouane toujours des questions de sécurité ?
Jean Marie, Bd de Reuilly 12e
Réponse d’élu – Matthieu Seingier
Il y a deux raisons à cela. La première est structurelle et la seconde est consubstantielle au manque de volonté municipale.
Le maire de Paris n’a pas les pouvoirs de Police générale. Ils relèvent du préfet de police, créé sous le Consulat, en 1800. Napoléon Bonaparte se souvenait, notamment, qu’une commune insurrectionnelle pouvait menacer les institutions gouvernementales encore fragiles. Déjà Louis XIV, en 1667, hanté par La Fronde, avait créé une charge de lieutenant général de Police de Paris pour les mêmes raisons. L’Histoire explique donc en partie cette situation. Seule la loi peut la modifier.
Une proposition de loi a d’ailleurs été déposée pour créer une véritable police municipale à Paris mais le gouvernement s’y est opposé. Madame HIDALGO n’y est pas plus favorable, comme elle l’a encore rappelé en septembre dernier. Pour autant, cette proposition a le mérite d’optimiser les tâches de certains agents.
En effet, la ville de Paris dispose de plusieurs corps chargés de la sécurité et de la prévention : inspecteurs de sécurité de la Ville de Paris (dans les parcs et jardins ou monuments de la Ville), des agents d’accueil et de sécurité, des correspondants de nuit et des agents de sécurité de Paris (ASP, qu’on aperçoit surtout verbalisant les automobilistes). Tout cela manque de cohérence, surtout en ce qui concerne les ASP qui ne sont ni totalement agents de la Ville, bien que rémunérés par elle, ni totalement agents de l’Etat bien que placés sous l’autorité du Préfet de Police. C’est pourquoi les Républicains continuent de militer pour la création d’un corps municipal de 3000 agents issus notamment des ASP permettant de soulager les services de police et permettre plus d’agents dans l’espace publics.