Les manœuvres de la majorité parisienne pour museler le débat démocratique sur le PLU

Édito co-rédigé avec Valérie Montandon,  le 8 juin 2023, pour le journal de la mairie du 12e de juillet 2023 (n°97)
Une du journal de la mairie du 12e arrondissement n°97 (cliquer sur l’image pour le lire)

Le plan local d’urbanisme (PLU), par nature technique, compte plus de 3 500 pages avec des cartographies, des annexes, des prescriptions localisées.

1ère manœuvre pour verrouiller le débat : communiquer le PLU moins de deux semaines avant le vote aux élus du Groupe Changer Paris du 12e, nous privant ainsi d’une analyse approfondie.

2ème manœuvre pour étouffer la discussion : réduire à 3 minutes le temps de parole des 5 élus d’opposition. Malgré les efforts de nos élus pour préparer des remarques et des propositions sérieuses, la Maire du 12e a instrumentalisé le règlement intérieur du Conseil pour limiter l’expression de sa minorité municipale. Grâce au dépôt de vœux et à nos protestations en séance, nous avons arraché un peu plus de temps pour nous exprimer. La majorité semble oublier que l’un des rôles du Conseil d’arrondissement est de rendre des comptes.

3ème manœuvre, cette fois lors du Conseil de Paris : rejeter en bloc les vœux et amendements du groupe Changer Paris, sans explication ni vote distinct. Cette action a été orchestrée par le 1er adjoint, M. Emmanuel Grégoire, qui a créé une sorte de « 49-3 municipal« , sans devoir engager sa responsabilité… après l’avoir vivement critiqué au niveau national.

Or ces vœux et amendements ne visaient pas à obstruer le processus mais à améliorer substantiellement un PLU rempli d’injonctions contradictoires. Les promesses médiatiques d’espaces verts ne sont pas clairement identifiées. La densification des dents creuses est favorisée, tandis que les servitudes fonctionnelles décourageront les rénovations, malgré leur importance pour réduire les émissions de CO². Les moyens financiers demeurent flous.

Ce déni de démocratie nuira in fine à l’écologie véritable car nombre d’affichages « bioclimatiques » auraient pu être corrigés.

Matthieu Seingier et Valérie Montandon

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