Article extrait du Carnet de campagne d’NKM en date du 17 janvier 2014 :
Nathalie Kosciusko-Morizet et Valérie Montandon (tête de liste dans le 12e) ont présenté lors d’une conférence de presse le plan d’urbanisme le plus ambitieux depuis la construction du quartier de la Défense, l’aménagement de près de 200 hectares de terrain entre Bercy et Charenton.
Conçu pour répondre aux besoins des Parisiens, et en premier lieu de logement, ce projet souhaite s’inspirer de l’histoire méconnue ou oubliée de ces lieux pour faire de ce territoire un quartier exceptionnel et exemplaire.
Il accueillera à terme 10 000 logements (dont 1 200 logements étudiants afin d’anticiper le déménagement de la Fac Censier dans le quartier de Picpus), un ambitieux programme de développement centré sur l’agriculture urbaine et la gastronomie, ainsi qu’un projet tant culturel qu’économique de valorisation des tunnels de Baron-Le-Roy, autour de l’artisanat et de la création.
Cinq questions à Valérie Montandon…
Vous portez aux côtés de NKM le projet d’urbanisme le plus ambitieux depuis la construction du quartier de la Défense. L’aménagement de près de 63 hectares de terrain sur la zone Bercy Charenton. Pourriez-vous nous en dire davantage ?
Valérie Montandon : Bercy Charenton est la dernière grande opportunité foncière de Paris. Nous avons la possibilité de concevoir un projet qui répond aux attentes des Parisiens en termes de logements et d’équipements publics.
Ce dernier s’inscrit également dans une perspective de développement économique, fer de lance pour l’Est de Paris, alliant commerce de proximité, artisanat, recherche et pôle logistique.
Enfin, il est aussi essentiel de désenclaver ce territoire et de recréer une continuité urbaine avec les autres quartiers du 12e arrondissement, ainsi que la commune voisine de Charenton-le-Pont.
L’offre de logement répondra-t-elle aux besoins de tous les Parisiens ?
Valérie Montandon : Avec la rareté du foncier à Paris, il est primordial de partir à la conquête des espaces fonciers insuffisamment exploités, comme les faisceaux ferroviaires et le périphérique.
Grâce à la couverture des voies, nous programmons la construction de 10 000 logements :
– 1/3 accessibles aux classes moyennes. Il s’agira de logements locatifs loués entre 12 et 18 € du m² ou des logements vendus entre 7 000 et 7 500 € par m². L’objectif, permettre aux Parisiens non éligibles au logement social ou souhaitant accéder à la propriété de rester dans la capitale.
– 1/4 à vocation sociale, dont 1 200 réservés aux étudiants. Des logements d’autant plus indispensables, dans la perspective où le projet de l’Etat de déménager la « Fac Censier » dans le quartier de Picpus serait confirmé.
– 42% seront des logements libres.
Notre projet se traduira par la construction d’immeubles d’habitation de 8 étages, donc à taille humaine, intégrés au sein d’un quartier écologique et vivant. Cela permettra de renouveler l’offre et de faire diminuer la pression sur les prix.
Sur le plan du développement économique local, quelles sont les grandes orientations visées et retombées attendues ?
Valérie Montandon : Nous souhaitons établir un rééquilibrage entre l’Est et l’Ouest de Paris, ainsi qu’une ouverture vers la petite couronne, tout en tenant compte de l’identité du quartier et de l’arrondissement.
Ce dernier s’articule autour de 3 grands pôles économiques :
– créer un bassin d’emploi autour d’activités commerçantes et artisanales en lien avec l’histoire du site (œnologie, gastronomie et le domaine artistique), à partir de la rénovation des tunnels napoléoniens de Baron-le-Roy. Nous privilégierons aussi l’ouverture de commerces et services de proximité.
– développer des activités dédiées à l’agriculture urbaine, avec un centre de recherche et des incubateurs de start-up.
– profiter de la position de « hub » (fleuve, rails et périphérique..) en termes d’infrastructures de l’échangeur de Bercy pour soutenir les activités logistiques. Notamment avec la création d’une plateforme logistique et d’un centre de tri. Enfin, le déplacement et le réaménagement de la gare de Bercy permettront d’anticiper l’augmentation du trafic inhérent à l’ouverture à la concurrence du marché des transports ferroviaires français. Ils optimiseront également la desserte de la gare, ainsi que la connexion entre Paris et la ville de Charenton.
Un tel projet a un coût, comment l’équilibre financier, voire la rentabilité, seront-ils au rendez-vous ?
Valérie Montandon : Nous avons bâti ce projet en utilisant les ratios de coûts constatés dans des opérations équivalentes comme Paris Rive Gauche. Les 2,2 milliards de dépenses anticipées sont couvertes par les 2,4 milliards de recettes escomptées.
Nous avons étudié un phasage qui permet de dégager des recettes par la vente de nouveaux fonciers (logements, bureaux, locaux d’activité et commerces), afin de financer au fur et à mesure les infrastructures nécessaires.
Comment expliquez-vous dès lors le comportement timoré de l’équipe sortante en matière d’urbanisme, alors même qu’Anne Hidalgo porte la promesse de construction de 10 000 logements nouveaux par an ?
Valérie Montandon : Dès 2008, l’Agence parisienne d’urbanisme (APUR) avait conduit une série d’études en présentant la couverture intégrale des voies de chemin de fer comme le seul moyen de mettre fin à l’enclavement du quartier.
Le programme prévu par la Ville consiste à ne construire que sur les emprises en pleine terre rapidement libérables. Ce choix empêche tous projets de couverture du faisceau ferroviaire ultérieurement et s’oriente vers la construction de tours pour maximiser le peu d’emprise disponible. Ne pas couvrir les rails, c’est aussi plus de nuisances pour les quartiers nouveaux, pas d’amélioration pour les quartiers anciens. Anne Hidalgo a une étonnante conception de l’urbanisme.
De plus, le projet actuel de la municipalité socialiste de ne produire que 4 000 logements sur la dernière grande opportunité foncière montre le décalage entre les intentions de campagne et les actes. Comment l’équipe sortante va-t-elle atteindre 10 000 nouveaux logements par an, c’est à dire 3,5 fois plus que ce qu’elle a produit chaque année depuis 13 ans ?
A partir de la rénovation des tunnels Baron le Roy, témoignage du passé et de l’époque où Bercy était « le cellier du Monde », nous envisageons de créer un projet respectueux de son histoire et proche des attentes des Parisiens. Le projet socialiste prévoit lui de les raser !
Et Anne Hidalgo n’en est pas à son coup d’essai en matière de tentative de destruction du patrimoine parisien, comme ce fut le cas avec la halle Freyssinet. Transformée par Xavier NIEL, elle accueille depuis septembre 2013 une gigantesque pépinière d’entreprises du numérique, un projet vivement combattu – il faut s’en souvenir – par l’équipe sortante.
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