Construire la ville sur la ville ? Tel est le crédo de nombre d’experts de l’urbanisme depuis les années 90. Le risque est la surdensification ou une menace de destruction de l’ancien. Une voie intermédiaire et ancienne existe : la surélévation des immeubles qui le supportent (comme le montre l’exemple de l’immeuble au dessus du Casino de la place de la Nation (évoqué ci-après).
En effet, le périmètre parisien étant limité (à l’exception du débat sur Bercy-Charenton) et le débat institutionnel sur un éventuel transfert de la compétence urbanisme à un autre niveau (comme le grand Paris, par exemple) n’étant pas d’actualité, le seul moyen de construire de nouveaux logement est de construire sur du bâti existant.
Seulement, nous sommes attaché trop attaché à l’esprit haussmannien et à ne pas sur densifier, en laissant certains s’attaquer à des ilots de respiration, comme à Netter Debergue ou à Charenton-Meunier, par exemple ou à la construction d’immeubles de grande hauteur. En revanche, dans ce même esprit haussmannien, il est possible de conquérir de l’espace sans attenter à l’espace public ou aux espaces verts en surélevant les bâtiments.
La surélévation des immeubles n’est évidemment pas une nouveauté. Bien au contraire, tous les amoureux de Paris connaissent des exemples de ce mécanisme classique qui permet de gagner de la place (ex de la place Dauphine au XVIIe siècle). L’aménagement des combles ou du grenier, peut même être regardé comme la première étape de la surélévation. Une excellente étude « le foncier de Paris peut-il être aérien – le surhaussement des immeubles« , réalisée par M. Cantal Dupart (équipe de J. Nouvel), dans le cadre l’atelier grand Paris, en octobre 2010, a effectué un recensement de 12 rues de 12 arrondissements, du 9e au 20e (il s’agit de la rue de Picpus pour le 12e arrondissement), permettait de dénicher une quarantaine d’hectares tout en respectant les hauteurs du PLU (voir l’étude ici).
Ce qui change est l’incitation politique à la surélévation réellement efficace.
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