Mon intervention lors du conseil d’arrondissement du 1er février 2016, en réponse à la proposition d’un vœu socialo-comuniste-vert-UDI « relatif à la lutte contre les contrôles d’identité discriminants », et notamment contre l’idée de la remise d’un récépissé lors d’un contrôle d’identité par les représentant de l’ordre.
J’ai d’abord été surpris de ce vœu qui va à l’encontre la position du gouvernement qui, depuis 2013, s’est opposé à l’idée de la remise d’un récépissé lors d’un contrôle d’identité par les policiers ou les gendarmes. Seule une voix dissidente était favorable, mais je vous rappelle que cette voix est partie en résistance, à vélo. Peut être que ce vœu est une forme de soutien à la démission de Madame Taubira ?
Plus sérieusement, car c’est un sujet très sérieux, loin de moi de défendre le gouvernement actuel mais je n’ai pas honte de soutenir les syndicats de policiers qui dénoncent le récépissé comme une remise en cause publique de leur déontologie, alors que notre police est la plus contrôlée au monde. Comment, dans un pays qui interdit les études ethniques, sous-entendre une généralisation du délit de facies sans porter un préjugé de racisme de la part de policiers ?
Et quand Monsieur Bonnet [parti communiste français] parle d’un besoin de « pacification » entre les jeunes et la police, cela implique qu’il y ait une guerre. Il s’agit d’une suspicion de « flicophobie » inacceptable.
Ceci dit, certes, des dérives policières isolées peuvent être constatées. Nous ne sommes pas aveugles. Certaines manifestations auxquelles nous avons participé nous l’ont montré.
S’agissant précisément de la plainte du 17 décembre 2015, évoquée dans le vœu, comme vous, les élus républicains ont été tous révoltés d’apprendre, pendant la période de Noël, que des actes de « violences volontaires aggravées », « agression sexuelle », « discrimination » et « abus d’autorité » aient pu avoir été commis par des policiers de notre arrondissement, que de surcroit, nous avons certainement, en tant qu’élus, croiser lors de tel ou tels manifestations mais les policiers ont aussi droit à la présomption d’innocence et il est trop tôt, tant que l’instruction judiciaire n’est pas close, de se prononcer sur la culpabilité de qui que ce soit.
Toujours est-il que, selon l’énoncé des faits de cette plainte, la remise d’un récépissé ou autre mesure expérimentale n’aurait malheureusement pas pu éviter les forfaits allégués.
Ce vœu a néanmoins le mérite de relever cet incident qui aurait pu être discuté en CSPDA s’il y a avait lieu (j’ai bien noté, Madame le Maire, qu’il va être programmé prochainement, comme vous nous l’avez dit lors des vœux aux force de sécurité).
Plus largement, si des abus sont constatés, les citoyens ne doivent évidement pas avoir peur de les dénoncer vivement.
Lire la suite